Villa Rosa s’occupe des jeunes mères vulnérables au Manitoba depuis les années 1890. Bien que les choses aient bien changées avec le temps, rien ne pouvait préparer le personnel ou encore les clientes aux changements qu’allaient imposer la pandémie.
« Nous devons composer avec des femmes qui nous arrivent durant une période de vulnérabilité », explique Kathy Strachan, la directrice exécutive de Villa Rosa. « Elles proviennent souvent de milieux abusifs, du système de protection de l’enfance, elles composent avec la toxicomanie, avec souvent très peu ou pas de soutien. Nous sommes là pour les aider alors qu’elles s’apprêtent à accueillir leur bébé. Et leurs besoins sont différents : des cours prénataux, des cours pour compléter leur secondaire, du soutien pour combattre leur dépendance et bien sûr, un cadre qui les soutient et les encourage ».
Villa Rosa a un espace pour accueillir 25 mères dans son bâtiment principal et huit autres dans un bâtiment connexe où les mères et leur bébé peuvent avoir accès à un programme de vie indépendante qui peut durer jusqu’à un an. Ces bâtiments ont été particulièrement utiles durant la pandémie de Covid-19.
« Notre bâtiment secondaire est devenu un endroit où on pouvait mettre nos clientes en quarantaine », poursuit Kathy Strachan. « Au cours de la dernière année, nous avons eu cinq cas de Covid-19, et ils étaient tous des cas provenant de nouvelles clientes. Dès qu’on remarquait un premier symptôme, nous les installions confortablement dans leur propre espace où elles étaient testées. Nous sommes fiers de pouvoir dire que nous n’avons pas eu de contamination communautaire. Mais les coûts se sont vite accumulés ».
Normalement, nous achetons notre nourriture en vrac pour nourrir les clientes. « Mais tout à coup, c’est devenu un casse-tête. Il fallait pouvoir donner du lait en portion individuelle, par exemple », explique Kathy Strachan. « Les portions individuelles étaient nécessaires pour les femmes en quarantaine, mais aussi pour celles dans le bâtiment principal pour réduire les chances de contamination. Notre système et notre budget ont été chamboulés ».
La directrice exécutive a contacté de nombreux organismes pour trouver du soutien financier pour continuer à pouvoir desservir les mères et leur bébé. Réseau Compassion Network, qui fait habituellement un don de 2000$ par an a été en mesure d’offrir une subvention spéciale de 20 000$ pour tenter d’alléger la pression sur la situation financière. « Cette contribution a été incroyable pour nous », raconte-t-elle. « La plupart des organismes que j’ai contactés étaient aussi submergés que nous. Je suis si reconnaissante que cette requête ait été acceptée ».
Pour ce qui est du personnel, des mères et des bébés qui continuent à composer avec les effets de la Covid-19, ils s’adaptent et tentent d’y trouver un équilibre. « D’une manière bien étrange, c’était un moment rassembleur pour nous », avoue Kathy Strachan. « Nous avons gardé des femmes plus longtemps qu’à l’habitude et avons interrompu l’ajout de nouvelle clientèle au début de la pandémie pour établir notre plan de match. Par conséquent, nous sommes devenus un groupe tissé serré et ces femmes continuerons de se soutenir bien après leur départ ».