Atelier en français sur les soins qui tiennent compte des traumatismes

28 mars, 2024 | Centre de santé Saint-Boniface

Un groupe de fournisseurs de soins et de services francophones s’est réuni une journée à la fin de février pour apprendre comment mieux soutenir les immigrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile et leurs familles. L’animatrice de l’atelier, Dr. Garine Papazian-Zohrabian, est une psychologue qui a parlé des façons d’intervenir en étant conscient des traumatismes. Elle a aussi abordé les impacts du deuil, de la migration et de la guerre sur les demandes des nouveaux arrivants au Canada pour obtenir du soutien et des soins.

Janelle Delorme, gestionnaire des relations avec les Autochtones, de l’équité, de la diversité et de l’inclusion au Centre de santé Saint-Boniface, a aidé à organiser l’atelier, de concert avec Santé en français et avec l’aide financière d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. « Les caractéristiques démographiques de la clientèle du Centre de santé ont beaucoup changé au fil des ans », indique-t-elle. « Nous desservons une population diversifiée et nous devons savoir comment prendre soin le mieux possible de nos clients. »

L’un des principaux points à retenir de l’atelier était un concept simple : les relations sont importantes. « Dr. Garine nous a dit que nous pouvons faire des suppositions quant à l’expérience d’une personne en nous fondant sur ses antécédents, mais nous ne saurons jamais vraiment ce qui se passe tant que nous n’aurons pas appris à la connaître », ajoute Mme Delorme. « Deux personnes qui viennent de la même région ravagée par la guerre peuvent réagir de manière très différente : une personne peut être traumatisée alors que l’autre peut très bien se porter. Nous devons faire preuve de curiosité en tant que travailleurs de la santé et prendre le temps d’écouter. »

Bien que l’atelier ait été présenté sous l’angle de l’immigration et des réfugiés, Mme Delorme croit que bon nombre des mêmes principes s’appliquent aux collectivités du Manitoba qui font face à des obstacles en matière de soins. « Garine a reconnu les traumatismes individuels, collectifs et intergénérationnels dans les collectivités autochtones, par exemple », poursuit Mme Delorme. « Elle-même est originaire d’une communauté qui a subi un génocide. Elle reconnaît qui elle est et ses antécédents, mais elle peut aussi tracer des parallèles dans le cadre communautaire. Il pourrait y avoir des réactions ou des dynamiques similaires pour ce qui est des relations avec des systèmes qui, souvent, ne répondent pas aux besoins des gens. »

Mme Delorme a également été encouragée de voir la communauté francophone se rassembler pour assister à la formation. Il y avait des représentants du Centre de santé Saint-Boniface, de l’Accueil francophone, de Pluri-elles, de ChezRachel et de la Division scolaire franco-manitobaine, entre autres. « Les occasions de suivre une formation hautement spécialisée en français sont rares », admet Mme Delorme. « On a la chance de partager les coûts, mais aussi la chance de côtoyer d’autres organismes avec lesquels nous travaillons. Nous pouvons apprendre à nous connaître, à réseauter et à partager nos expériences. Nous essayons de créer des occasions d’être ensemble et d’apprendre afin de pouvoir soutenir collectivement notre communauté. »

Elle estime aussi qu’il s’agit d’un pas de plus vers une province plus inclusive, surtout en ce qui concerne les soins de santé. « J’ai adoré la journée et je pense que les gens en ont profité, à la fois sur les plans personnel et professionnel », poursuit Mme Delorme. « Le travail de diversité, d’équité et d’inclusion peut être fait à tant de niveaux et d’innombrables façons. En apprendre davantage au sujet des soins qui tiennent compte des traumatismes pour la communauté des immigrants et des réfugiés me donne des outils pratiques que notre équipe peut commencer à utiliser immédiatement. »