Une maison de paix au coeur de Winnipeg

23 février, 2022 | Initiatives et projets

Nichée au cœur du centre‑ville de Winnipeg, la Holy Names House of Peace est un havre d’espoir et d’esprit communautaire. Vingt‑et‑une femmes, en majorité des immigrantes et des réfugiées, y ont trouvé un foyer. En temps de non‑pandémie, les espaces publics de la maison sont ouverts tous les jours, de 7 h à 18 h.

« Quand nous avons repris cet édifice des Franciscains, nous n’avions aucune idée de ce que nous allions en faire, admet sœur Lesley Sacouman, coordonnatrice générale de la Holy Names House of Peace. Nous savions seulement que nos portes allaient toujours être ouvertes pour accueillir toute personne à la recherche d’un endroit sécuritaire et paisible. Nous allions garder les portes ouvertes, quoi qu’il arrive. »

Soeur Sacouman, en chemise à carreaux, avec ses voisines

C’est ce qu’elles ont fait. Le bâtiment original de la rue Edmonton comptait neuf chambres à coucher et quelques espaces communs, en plus d’une chapelle, du hall et d’autres espaces communautaires. « Nous avons pu nous installé ici grâce à la générosité d’un bienfaiteur qui, après avoir acheté l’immeuble, a accepté de nous le céder pour une période de 25 ans moyennant un loyer réduit, explique sœur Sacouman. C’était en 2004, et en 2008, nous avions déjà commencé à recueillir des fonds pour agrandir les lieux ».

En 2010, elles ont ajouté deux étages et leur capacité d’accueil est passée à 21 femmes. « Les femmes que nous accueillons portent un lourd traumatisme, poursuit sœur Sacouman. Elles atterrissent à Winnipeg en provenance de pays du monde entier. Bon nombre d’entre elles ont laissé des enfants dans leur pays et elles travaillent très fort pour les retrouver. Ici, nous nous considérons comme des voisines. Nous vivons ensemble, nous cuisinons et faisons le ménage ensemble et nous faisons des plans d’avenir. »

Les femmes peuvent séjourner à la House of Peace pour une période maximale de deux ans, moyennant un loyer réduit. « Nous leur demandons un loyer très minime afin qu’elles puissent avoir un peu d’argent de côté au moment de leur départ, explique sœur Sacouman. Ce n’est pas un immeuble à appartements ici. C’est une communauté. Nous avons tous besoin d’une famille, après avoir tout perdu. Tout le monde a besoin d’amour et de respect. »

Voisines dans l’un des espaces communs

Cette optique se reflète aussi dans toutes les activités destinées au grand public qui se déroulent dans l’édifice. Des groupes de soutien pour toxicomanes et pour victimes de violence conjugale, des membres de la communauté des personnes sourdes et d’autres groupes se réunissent dans le hall pour trouver de l’espoir ensemble.

Sœur Sacouman et l’équipe de direction ont récemment commencé à réfléchir à l’avenir de l’immeuble. Comme l’entente de location à prix abordable expirera en 2029, elles savent qu’elles n’auront pas les moyens de payer les prix actuels du marché.

« Nous n’avons pas de source stable de financement, fait remarquer sœur Sacouman. Nous fonctionnons grâce à des dons et des subventions, et chaque sou compte. Nous avons récemment reçu un mot d’une ancienne voisine, une femme qui après un séjour chez nous, a suivi une formation dans le cadre d’un programme du Sceau rouge pour devenir coiffeuse. Elle a joint à son mot un chèque de 210 $. C’est une grosse somme pour elle et son geste nous a profondément émues. »

Après une longue discussion, la personne qui a acheté l’immeuble en 2004 a accepté de le vendre à l’organisme à but non lucratif pour trois millions de dollars. Les Sœurs des saints Noms de Jésus et de Marie, la congrégation à laquelle appartient sœur Sacouman, ont accepté de verser une contribution d’un million de dollars, plus une subvention de contrepartie de 500 000 $.

Grâce au don de 100 000 $ du Réseau Compassion Network et d’autres dons provenant de fondations et de particulier, la House of Peace a déjà dépassé deux millions de dollars. « Nous en sommes maintenant à l’étape finale, explique sœur Sacouman. Nous effectuons la rédaction des demandes de subventions et des propositions. Nous réussirons, d’une manière ou d’une autre. »

Pendant que la House of Peace poursuit son travail d’amour, de compassion et d’acceptation, sœur Sacouman se concentre plus que jamais sur le plus important. « Quels sont mes rêves pour l’avenir? En fait, je n’en ai pas vraiment. Les rêves sont dans le cœur des femmes qui vivent ici. Mon travail consiste à les écouter et à les laisser prendre les devants. »

Pour une courte visite virtuelle de la House of Peace, cliquez ici.

Pour faire un don pour l’achat de l’immeuble, cliquez ici.

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