Sara Riel a lancé un nouveau programme de soutien par les pairs, intitulé 1-2-1, qui vise à créer des liens significatifs pour les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Accessible à toute personne qui souhaite bénéficier d’un soutien supplémentaire, il est particulièrement important pour ceux et celles qui n’ont pas reçu de diagnostic ou qui pourraient passer entre les mailles du filet.
« En raison de notre structure de financement, nous travaillons généralement uniquement avec des clients qui ont reçu un diagnostic quelconque », explique David Stewart, l’un des responsables des services de santé mentale et de toxicomanie à Sara Riel. « Même au sein de nos services, il y a des lacunes, car beaucoup de nos clients reçoivent une heure de soutien par semaine, et c’est souvent insuffisant. Entre ceux avec qui nous ne pouvons pas travailler en raison d’un manque de ressources ou d’un manque de diagnostic, et ceux avec qui nous travaillons mais qui ont besoin de plus de soutien, il y avait encore beaucoup de personnes qui étaient mal desservies, et nous voulions trouver plus d’options pour elles. »

L’équipe de Sara Riel a eu l’idée de créer le programme 1-2-1 après avoir constaté le pouvoir du soutien par les pairs dans d’autres domaines. « Notre Seneca Warm Line a reçu plus de 30 000 appels en deux ans, poursuit M. Stewart. C’est un service qui vous permet d’appeler et de parler à quelqu’un qui a une expérience vécue. Il n’est pas nécessaire d’être un de nos clients pour participer. Les personnes qui appellent et leurs pairs établissent un lien très puissant; nous le constatons tous les jours. »
Financé par le plan COVID Equity de Centraide Winnipeg, le programme de soutien par les pairs 1-2-1 vise à soutenir les personnes qui reçoivent occasionnellement la visite d’un travailleur social ou de soins à domicile, mais qui ne savent pas où trouver une personne de confiance pour les aider à traverser des périodes difficiles.
Le programme met en relation des bénévoles et des personnes en quête de soutien. Lorsqu’une personne appelle la Seneca Warm Line, elle se voit offrir la possibilité de participer au nouveau programme. Les personnes intéressées sont ajoutées à une liste et les bénévoles commencent leur journée en appelant les gens qui ont signalé leur intérêt. « Ils prévoient de se rencontrer dans un lieu public, souvent à l’extérieur ou dans un café, explique M. Stewart. Ensuite, tout est question de curiosité et d’ouverture. Nos bénévoles sont formés pour poser des questions, écouter et partager leur histoire si cela peut être utile. »
Les bénévoles ont tous une expérience vécue, ce qui, selon M. Stewart, est un élément essentiel du programme. « Pour beaucoup de personnes que nous soutenons, ce n’est pas qu’elles n’ont personne à qui parler, c’est qu’elles veulent se tourner vers quelqu’un à qui elles peuvent parler ouvertement, explique-t-il. Elles veulent parler à quelqu’un qui a été à leur place et qui a traversé le même genre de difficultés. »
Le programme a été lancé au début du mois d’avril 2022, et six personnes se sont inscrites dès les premières semaines. La première personne à recevoir une visite a confirmé qu’elle aimerait bénéficier d’une rencontre une fois par semaine, ce qui a encouragé le personnel et les bénévoles.
« Nous croyons vraiment que toute personne au Manitoba qui souffre de troubles de santé mentale et d’isolement devrait avoir la possibilité d’avoir quelqu’un dans sa vie qui n’est pas un travailleur rémunéré, conclut M. Stewart. Nous méritons tous d’avoir quelqu’un dans notre vie qui est là pour écouter, pas pour donner des conseils ou nous dire quoi faire. Ce programme est un début. »