Michelle Tomchak, coordonnatrice de l’aide à la vie autonome, comprend l’importance de nouer des liens pour toutes les personnes qui reçoivent des services et de l’aide à St.Amant. « Il s’agit de favoriser une véritable inclusion communautaire afin de tenter de mettre fin à la ségrégation des personnes handicapées » explique-t-elle. « Les personnes qui ont une déficience développementale veulent jouer un rôle significatif dans leur collectivité, comme tout le monde. Nous nous efforçons donc d’établir des liens avec des personnes qui ne sont pas affiliées à St.Amant afin d’offrir de plus grandes opportunités aux gens que nous soutenons. »
Pour un groupe d’Autochtones qui bénéficient du soutien de St.Amant, ce lien peut également être un puissant moyen de renouer avec leur culture et d’en apprendre davantage sur leur histoire, leur famille et leurs traditions. « Nous avons une femme, en particulier, qui était déjà très active dans la communauté autochtone de St.Amant », révèle Mme Tomchak. « Elle voulait devenir une aînée et être reconnue comme telle dans l’ensemble de la communauté. Nous avons commencé à chercher des moyens de l’aider à réaliser son ambition. »
Au bout de quelques recherches et appels téléphoniques, Mme Tomchak est entrée en contact avec Anish Corporation et le Cedar Lake Ranch, deux organisations offrant des programmes éducatifs aux populations autochtones. « Nous avons reçu un devis pour une série d’ateliers, et il s’élevait à près de 40 000 dollars », explique-t-elle. « Nous savions qu’elle ne pouvait pas se permettre une telle dépense, et nous nous sommes demandé où nous pourrions trouver le financement. Puis nous avons entendu parler des subventions Inspiration du Réseau Compassion Network. »

Ces subventions encouragent le personnel de première ligne à demander un financement pouvant aller jusqu’à 50 000 dollars pour lancer un projet ou un programme innovant, ou qui répond à un besoin pressant. Mme Tomchak, qui était alors chef d’équipe, a été encouragée par son superviseur à faire une demande, et celle-ci a été acceptée! Le financement a été utilisé pour organiser une série d’ateliers offerts aux personnes soutenues par St. Amant et désireuses d’approfondir leurs connaissances des pratiques autochtones.
La dame qui a inspiré la demande de subvention est en voie de se réapproprier son héritage culturel. « Elle est incontestablement une survivante du traumatisme intergénérationnel », précise Mme Tomchak. « Elle avait perdu beaucoup de liens avec sa famille et elle a découvert de nombreux liens de parenté dans sa trentaine. Ce fut tout un parcours pour elle et nous l’avons accompagnée du mieux que nous pouvions. Mais bon nombre d’entre nous ne sont pas Autochtones, et nous savions qu’il nous fallait recourir à des ressources extérieures pour soutenir adéquatement ses besoins culturels et spirituels. »
Mme Tomchak confirme qu’une fois les ateliers annoncés, il est vite devenu évident que beaucoup d’autres personnes à St. Amant avaient emprunté le même chemin. « Ces gens cherchent à savoir qui ils sont en tant qu’Autochtones, et cette subvention leur a permis de progresser considérablement dans leur parcours. »
Michelle Tomchak ajoute que le fait de découvrir un autre aspect des personnes qui bénéficient de leur soutien est également important pour les membres du personnel. « Nous sommes présents pour apprendre à leurs côtés, et ces personnes nous révèlent de nouvelles facettes d’elles-mêmes dont nous ignorions l’existence. Nous avons vu une femme qui connaissait toutes les paroles d’un chant au tambour… Un homme nous a demandé de lui trouver un endroit pour faire une suerie. Grâce à ces ateliers, nous sommes en mesure non seulement de les soutenir, mais aussi de mieux les connaître dans une perspective nouvelle et différente en accord avec leur culture et leurs valeurs. »


Les ateliers ont remporté un énorme succès, rassemblant entre dix et vingt personnes par session, en plus de leurs accompagnateurs. « Nous avons été émerveillés de constater combien les gens en savent déjà beaucoup et à quel point ils sont avides d’en apprendre davantage », relate Mme Tomchak. « Quand une animatrice ou un animateur demande pour quelle raison ou de quelle façon telle ou telle chose doit être faite, les personnes que nous soutenons connaissent déjà la réponse. C’est l’occasion pour elles de vivre véritablement leur culture, ce qu’elles ne peuvent pas faire avec du personnel non autochtone. Cela a une portée considérable et revêt une grande importance. Nous espérons trouver un moyen de réitérer l’expérience à l’avenir. »