Le Centre de santé Saint-Boniface a créé, au sein de son organisation, un nouveau rôle important en vue d’aider tous ceux et celles qui visitent le centre de santé communautaire à se sentir les bienvenus et en sécurité. En octobre 2022, Janelle Delorme est devenue la première gestionnaire des relations avec les Autochtones, de l’équité, de la diversité et de l’inclusion.
Femme métisse francophone titulaire d’une maîtrise ès sciences en services de santé communautaire, Mme Delorme a consacré beaucoup de temps à explorer et à défendre sa culture autochtone et la justice sociale en général. « J’ai vraiment l’impression que toutes mes expériences personnelles et professionnelles m’ont menée à cet endroit, ce qui est vraiment génial », dit-elle. « Je suis encore assez nouvelle, mais je sais que je ne fais pas ce travail seule. Notre personnel est déjà très engagé, et j’espère tirer parti des relations nouvelles et existantes au sein de notre collectivité. »
Mme Delorme a accordé une grande importance aux relations qui ont été cruciales dans l’exploration de sa culture métisse, ainsi que dans sa croissance professionnelle.. « J’ai toujours su que j’étais Métisse, et en étais fière, mais il n’y avait pas beaucoup d’endroits où exprimer mon identité », explique-t-elle. « Il y a quelques années, j’ai eu la chance de fabriquer un tambour avec l’aînée Mae Louise Campbell. Elle m’a dit que j’étais dorénavant porteuse de tambour et que j’avais la tâche de le jouer. Depuis, j’ai joué de l’instrument lors de danses en cercles, de marches et d’événements qui ont eu lieu à l’intersection de l’avenue Portage et de la rue Main. C’est toujours une expérience incroyablement émouvante. Des choses exceptionnelles se sont produites grâce à l’enseignement et aux encouragements que j’ai reçus de personnes qui ont marché à mes côtés. »
De même, Mme Delorme croit que son rôle au Centre de santé Saint-Boniface consistera en partie à accompagner le personnel et les bénévoles dans leurs apprentissages et leur croissance. « J’agirai à titre d’éducatrice interne pour le Centre, y compris le conseil d’administration », explique-t-elle. « On m’a invitée à joindre l’équipe notamment parce que je suis en mesure de prendre des informations de haut niveau et de les organiser pour aider tout le monde à mieux comprendre les enjeux. La transformation d’une organisation ne peut se concrétiser si les gens n’y adhèrent pas. Nous avons entrepris ce projet ensemble et l’équipe ici est vraiment engagée. »
Avant la création de ce nouveau rôle, le Centre de santé Saint-Boniface avait déjà mis sur pied de nombreux comités pour répondre aux différents besoins de la collectivité : vérité et réconciliation, lutte contre le racisme, 2ELGBTQQIA+ et réduction des méfaits. Ces domaines sont prioritaires en matière de soutien.
« Ce travail consiste à servir les membres de notre collectivité, qu’ils soient des clients ou non », explique Mme Delorme. Elle dit qu’un changement de perspective est essentiel pour vraiment soutenir tout le monde dans la communauté. « Souvent, les populations que nous estimons « mal desservies » sont en fait les plus grands utilisateurs du système de soins de santé. Si ces groupes « mal desservis » demeurent les plus grands utilisateurs, je me demande à quel moment nous les laissons tomber. Ils ne passent pas entre les mailles du filet; c’est notre système qui est déconnecté. Nous pouvons faire mieux. » Mme Delorme approfondit ce travail et apprend à connaître les communautés qui reçoivent des services au Centre de santé Saint-Boniface. Elle a beaucoup d’idées concernant l’avenir et a hâte de mettre en place des mesures concrètes. « Les possibilités sont infinies », dit-elle. « J’ai hâte de développer des relations plus étroites et utiles et de voir ce que nous pouvons accomplir ensemble. »