St.Amant a dévoilé sa nouvelle unité de stabilisation le 18 avril 2023. Les trois espaces d’habitation, conçus pour accueillir chacun trois personnes à la fois, sont situées dans le grand bâtiment du 440, chemin River. Conçue pour offrir un espace sûr à une personne lorsque sa sécurité ou celle d’autrui est menacée dans le logement qu’elle occupe, l’unité offre également des services complémentaires afin d’assurer un avenir meilleur aux bénéficiaires de ce service.
Juliette Mucha, directrice de la Fondation St.Amant, explique qu’il existe de nombreux types de personnes susceptibles de bénéficier du soutien de l’unité. « Imaginez, par exemple, un adolescent atteint d’autisme, explique-t-elle. À l’aube de l’adolescence, il peut avoir des comportements qui ne sont pas correctement pris en charge, ou ses besoins peuvent évoluer. Il peut se blesser involontairement ou blesser d’autres personnes, ou encore endommager des biens. Il n’y a pas beaucoup d’options disponibles pour aider une telle personne ou ses proches, et cet espace fait vraiment la différence pour ces familles. »
Kim, la mère d’un jeune homme du nom de Ben, s’est exprimée publiquement sur la lutte qu’elle a menée pour soutenir son fils après qu’il avait été hospitalisé pour un traumatisme crânien qu’il s’était infligé lui-même. Âgé de 24 ans, Ben a été admis aux services de stabilisation de crise de St.Amant, après un séjour de neuf mois à l’hôpital, parce qu’il n’y avait pas d’options de logement sécuritaire pour lui.
« Nous avons fait de notre mieux pour lui, mais malheureusement… parfois, on se sent impuissant », admet Kim, évoquant sa capacité à soutenir Ben et à répondre à ses besoins en toute sécurité. « Il y aura toujours des défis avec Ben, mais il se porte aussi bien que jamais. Son père et moi avons réappris à faire confiance et avons acquis un peu de tranquillité d’esprit, ce que nous n’aurions jamais pensé connaître un jour. »
Pour concevoir cet espace et les programmes à l’appui, St.Amant a consulté des organismes de toute l’Amérique du Nord pour se faire une idée des meilleures pratiques en matière d’unités de stabilisation. « Même s’il s’agit d’une solution temporaire, cela signifie qu’il faudra vivre ici pendant des mois, voire une année entière, pour stabiliser le comportement avant de retourner chez soi ou, si ce n’est pas possible, dans un foyer communautaire doté de personnel de St.Amant, explique Mme Mucha. Pendant cette période, chaque personne recevra le soutien dont elle a besoin : physiothérapie, ergothérapie, psychologie, conseils diététiques et autres. Il s’agit de mettre en place les soutiens nécessaires pour que tout le monde puisse vivre au mieux de ses capacités. »
Il a fallu quatre ans de collecte de fonds, de planification et de construction pour que l’unité elle-même voie le jour, ce qui représente la plus grande campagne jamais entreprise par la Fondation. « Il s’agit d’un projet qui a bénéficié d’un nombre relativement restreint de donateurs, mais leurs dons ont eu un formidable impact, précise Mme Mucha. Nous avons récolté quatre millions de dollars, avec le soutien de nos principaux donateurs : la Winnipeg Foundation, Qualico et la succession de Morley Blankstein. D’autres leur ont prêté main forte : Bockstael Construction et Nejmark Architecture ont collaboré avec nous pour réduire les coûts lorsque la pandémie a eu un impact sur notre budget. »
Mme Mucha rappelle qu’il s’agissait véritablement d’un besoin à combler dans la collectivité, et qu’il était naturel pour St.Amant d’offrir ces services. « En fait, la province s’est adressée à nous pour nous demander de nous charger de ce projet, car nous possédons les compétences requises, explique-t-elle. Quand St.Amant a établi qu’il s’agissait d’une initiative stratégique, la Fondation s’est mise au travail. Nous sommes fiers de cette unité et de notre communauté. La réaction des donateurs, mais surtout des familles que nous avons pu soutenir, est renversante. »