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Le seul architecte gérontologue du Canada, Robert Wrublowsky, vit à Winnipeg et possède une connaissance et une expertise approfondies de la conception d’établissements de soins de longue durée (SLD) qui respectent la dignité et l’autonomie des résidents. Il se passionne pour la création d’environnements familiaux qui améliorent la qualité de vie de toutes les personnes qui s’installent dans des établissements de SLD et a commencé à consulter Actionmarguerite.
« Il existe des domaines de bien-être bien connus qui devraient être pris en compte lors de la conception des soins de longue durée, explique M. Wrublowsky. L’identité, la croissance, l’autonomie, la connectivité, la joie, le sens, la sécurité et la sûreté sont les plus importants. Il existe des moyens de concevoir des espaces qui créent des modèles opérationnels mettant ces domaines au premier plan. »
En tant qu’architecte gérontologue, M. Wrublowsky peut concevoir ou réaménager des établissements, mais il effectue également d’importantes recherches dans ce domaine. Il comprend ce qui se passe dans le domaine des SLD à l’échelle mondiale et a contribué à faire évoluer les établissements de l’Alberta qui relèvent de Covenant Health. « Les gens se rendent compte qu’un foyer de soins personnels a été conçu comme une institution sur le plan opérationnel et architectural, et qu’il fonctionne donc comme une institution, et non comme un foyer, explique-t-il. De plus en plus de leaders remettent en question ce modèle. Les gens disent que si les résident.e.s ne sont pas malades, ils n’ont rien à faire dans un environnement hospitalier. Les gens commencent à se demander comment les choses peuvent changer, et la création de normes de conception pour les SLD est un excellent point de départ. »

M. Wrublowsky a travaillé avec 12 foyers de soins personnels en Alberta pour évaluer leurs installations actuelles et formuler des recommandations sur la manière de créer des environnements plus accueillants et centrés sur les résident.e.s. « Ils ont posé deux questions importantes et réalistes, explique-t-il. Que pouvons-nous faire de simple pour changer les choses ? Que pouvons-nous faire de plus compliqué, mais qui aura un impact plus important ? »
Wrublowsky a été heureux de fournir des recommandations dans les deux catégories. Il s’agit de simples changements d’orientation, de signalisation et d’éclairage, jusqu’à la rénovation complète d’une unité pour créer une cuisine commune et des espaces de vie privés. « De nombreuses recherches établissent une corrélation entre l’agitation et l’agressivité d’individus et les grands groupes, explique-t-il. Il faut accepter le fait que si l’on veut vraiment améliorer la qualité de vie, il faut réduire la taille des populations. À l’heure actuelle, de nombreux résident.e.s des établissements de SLD sont trois ou quatre par chambre et partagent une salle de bain qui n’a jamais été conçue pour être accessible aux fauteuils roulants. Nous avons désespérément besoin d’un programme de réaménagement des espaces actuels pour offrir des espaces privés à chacun. »
Si l’architecte se réjouit de voir des organisations locales comme Actionmarguerite s’intéresser aux moyens d’améliorer la qualité de vie, il reconnaît qu’il reste de nombreux obstacles à franchir. « Je suis toujours surpris que les gens ne veuillent pas parler des SLD, admet M. Wrublowsky. Nous sommes presque tous destinés à séjourner dans un établissement de SLD, et le Manitoba est en train de planifier l’avenir des foyers de soins personnels. Nous devons mieux comprendre comment mettre en œuvre les changements, ce que cela implique en termes de personnel et de financement, et surtout, nous avons besoin de gouvernements qui soient prêts à reconnaître le problème. Il existe des solutions qui permettraient de créer de meilleurs environnements pour les résident.e.s, mais nous devons planifier ces solutions dès maintenant. »
M. Wrublowsky et ses collègues ont accès à de nombreux outils permettant d’évaluer les établissements et de simplifier le processus de modification, mais il sait qu’un véritable changement ne sera possible qu’avec l’engagement des pouvoirs publics. « L’âge moyen des bâtiments de SLD au Canada est de 60 ans, et leur durée de vie n’a jamais été que de 40 ans, conclut-il. Si nous voulons repenser ces établissements ou en créer de nouveaux, il serait logique de comprendre directement comment les espaces peuvent aider une personne à rester socialement engagée. Au final, nous nous efforçons tous d’améliorer la qualité de vie de toute personne qui s’installe dans un foyer de soins personnels. »
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