Marymound change de modèle thérapeutique pour mieux servir les jeunes

29 novembre, 2022 | Marymound

Les membres du personnel de Marymound ont commencé à travailler avec un modèle thérapeutique qui, espère-t-on, transformera les expériences de vie des personnes qu’ils soutiennent dans la collectivité. Le modèle neuroséquentiel (MN) d’intervention a été mis au point par le Dr Bruce Perry et s’appuie sur plus de vingt ans de collecte de données. « C’est un outil clinique fondé sur le développement », explique Sonya Warga, directrice clinique de Marymound. « Ce que je veux dire par là, c’est que nous examinons où le jeune se trouve actuellement dans son développement versus ou on s’attend qu’il soit rendu d’un point de vue chronologique. »

Le principe est simple : des expériences négatives avant la naissance et tout au long de la vie d’une personne peuvent avoir un impact sur la façon dont le cerveau s’organise, ce qui fait que la personne n’a parfois pas développé toutes les compétences émotionnelles et mentales appropriées pour son âge afin de mener une vie saine. « Le cerveau a ceci de remarquable qu’il se concentre avant tout sur la nécessité de nous maintenir en vie », souligne Mme Warga. « Par conséquent, le cerveau change en fonction de notre environnement, et toujours de manière à assurer notre survie. »

Dans le cas d’un jeune adulte qui a subi de nombreux traumatismes ou de la négligence, le développement de son cerveau peut avoir évolué vers une réaction de fuite, de lutte ou de blocage, ce qui est courant chez les jeunes enfants. « C’est très bien pour la survie, mais lorsque la jeune personne trouve un environnement qui lui semble plus sûr, son système a du mal à s’adapter », poursuit-elle. « Grâce au MN, nous pouvons déterminer où commencer les interventions thérapeutiques qui cibleront, dans l’ordre du développement, les zones du cerveau qui ont besoin d’être réorganisées. »

Pour les jeunes qui travaillent avec le personnel et les cliniciens de Marymound, ce modèle permet de s’assurer qu’ils amorcent leur parcours de guérison au bon moment. Le modèle tient compte des facteurs historiques – les antécédents – et des facteurs actuels. Les événements traumatiques, les expériences relationnelles, le fonctionnement du système nerveux central, les valeurs, l’identité et plusieurs autres éléments sont pris en compte lors de la création d’un plan d’intervention pour une personne qui cherche du soutien. « Ce qui en découle, c’est une carte fonctionnelle du cerveau », précise Mme Warga. « Où sont les défis et où sont les forces? Nous savons maintenant comment commencer à élaborer un plan de guérison pour aider chaque jeune à progresser dans un continuum de développement. »

Pour elle, l’un des aspects les plus satisfaisants du travail effectué avec le MN est de savoir que les changements observés chez les jeunes seront durables. « Tout le monde a des hauts et des bas dans sa vie, mais globalement, la trajectoire devrait être ascendante », affirme-t-elle. « Au fur et à mesure que nous nous développons en tant qu’êtres humains, nous apprenons d’abord à réguler nos émotions, puis nous comprenons comment établir des relations, et enfin nous pouvons accéder à la partie de notre cerveau qui raisonne. Le MN prend toutes ces connaissances neuroscientifiques et les relie de façon très logique aux jeunes avec qui nous travaillons. »

Le modèle lui-même commence à se répandre à Marymound. « Il n’en est qu’à ses débuts ici, mais c’est un pilier de notre cadre clinique émergent », signale Mme Warga. « De nombreux membres du personnel ont été formés, et certains sont même certifiés pour former d’autres personnes. L’objectif est de faire assimiler ce modèle à l’ensemble de notre personnel. Même si vous n’utilisez pas les instruments de mesure en tant que tels, les concepts de base s’appliquent à tout le monde et à tous les programmes. »

Le personnel de Marymound est enthousiaste quant aux possibilités d’avenir. « Le projet suscite de la curiosité et amène une bonne dose d’énergie parmi le personnel », révèle Mme Warga. « Les membres de l’équipe affirment se sentir dynamisés et rechargés par la façon dont cela pourrait soutenir les personnes avec qui nous travaillons. On souligne souvent que nous sommes une agence qui tient compte des traumatismes vécus par les gens que nous supportons, mais encore faut-il passer de la parole aux actes. C’est exactement ce que vise ce projet. »

Elle ajoute qu’au-delà du modèle clinique, le MN est porteur d’espoir pour les personnes qui s’y consacrent. « Il ouvre la porte à une certaine autocompassion », conclut-elle. « Nous ne pouvons pas, en tant qu’êtres humains, contrôler notre environnement tout le temps, mais nous avons cette incroyable capacité d’adaptation qui nous permet de survivre. Nous pouvons en faire bon usage, et apporter des changements durables en nous-mêmes et dans notre rapport au monde. »