Allison Needham est directrice de la lutte contre le racisme, de l’équité et de la responsabilité sociale à Toronto Unity Health. L’amour est pour elle une valeur fondamentale, ce que beaucoup de personnes travaillant au sein du Réseau Compassion Network comprennent et partagent. Les 18 et 19 avril, Needham est venue à Winnipeg pour partager ses expériences et ses perspectives sur le leadership antiraciste lors d’une présentation de deux heures offertes dans le cadre de la Série de conférenciers invités, suivie d’un atelier d’une journée pour les membres du Réseau.
« Je pense que nous savons tous maintenant que les systèmes peuvent être nuisibles », explique Needham. « Mais nous oublions souvent que les systèmes sont gérés par des individus, et que le changement que nous devons opérer se trouve parfois dans le cœur de tous et chacun. »
Needham combine sa carrière et son expérience en tant que femme noire au Canada pour aider les participants à s’engager dans la lutte contre le racisme en s’investissant pleinement dans leur travail. Avant la session d’une journée, Mme Needham se réjouissait des interactions avec les employés des 20 membres du Réseau Compassion Network. « J’espère que nous aurons des conversations honnêtes sur ce que signifie faire ce travail. Je veux que nous créons un environnement où nous puissions vraiment parler des choses dont nous avons du mal à parler dans d’autres espaces. »

Malgré son ouverture d’esprit et sa douceur, Mme Needham est un modèle d’honnêteté et de vérité. À un moment lors de sa conférence, Mme Needham a fait la réflexion suivante : « Nous passons beaucoup de temps à parler des groupes sous-représentés dans le secteur de la santé. Pourquoi ne passons-nous pas plus de temps à parler de ceux qui sont surreprésentés ? »
Mme Needham a été la première personne à occuper le poste de directrice de la lutte contre le racisme, de l’équité et de la responsabilité sociale à Toronto Unity Health, il y a trois ans. Elle est consciente du travail qui attend les agences de santé et de services sociaux et, bien qu’elle soit impatiente d’apporter des changements, elle reconnaît que toutes les initiatives ne progresseront pas aussi rapidement qu’on le souhaiterait. « Parfois, on pense qu’un changement prendra deux ans et quand il en faut cinq, on est déçus et fâchés », admet-elle. « Mais il faut remettre les choses en perspective et se rendre compte qu’il y a cinq ans, il n’y avait aucun changement. Il y a beaucoup de choses que je sais que je ne verrai pas de mon vivant. Mais il y a des choses pour lesquelles je suis prête à me battre jusqu’à mon dernier souffle pour les voir se réaliser. »
Les organisations membres du Réseau Compassion Network ont exprimé le désir d’en savoir plus sur la lutte contre le racisme et sur la manière de créer des espaces plus sûrs pour les patients, les clients ou les participants qui font appel à leurs services, et d’encourager une main-d’œuvre plus diversifiée qui représente mieux les personnes qu’elles desservent. Comme Needham, ils comprennent que le changement prendra du temps, mais ils recherchent des conseils et un soutien pour s’assurer qu’ils avancent avec détermination.
« La venue d’Allison nous a apporté une nouvelle perspective sur la façon dont nous pouvons perturber nos systèmes traditionnels », explique Jennifer Kilimnik, directrice de la culture et de la compassion pour Réseau Compassion Network, et organisatrice de la Série de conférenciers invités. « Elle a une approche directe pour parler des privilèges et du racisme qui incite les participants à devenir des co-conspirateurs. Nous avons parlé de nombreuses pratiques coloniales que nous devons désapprendre et remplacer par des méthodes nouvellement apprises pour mettre fin à l’exclusion et créer un sentiment d’appartenance. À la fin de la journée, nous en voulions encore plus ! »
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