Le mot du cœur est un espace pour les réflexions de notre personnel sur les questions qui comptent pour eux, pour notre réseau et, surtout, pour ceux que nous côtoyons.
Cet été, j’ai été invité à assister à l’offre d’excuses du pape François pour le traitement des enfants autochtones dans les pensionnats, lors de son passage à Maskwacis, en Alberta. L’archevêque LeGatt, qui a aidé à organiser le voyage, m’a donné l’occasion de poursuivre mon parcours d’apprentissage et de désapprentissage, et j’ai eu le privilège de voyager dans l’Ouest avec un groupe de survivants et leurs familles.
Des dizaines d’entre nous ont pris l’autobus qui nous a conduits de Winnipeg au terrain de l’ancien pensionnat d’Ermineskin, situé à environ 70 kilomètres au sud de la ville d’Edmonton. Le pape y a pris la parole, dans un lieu qui évoque de nombreux souvenirs pour celles et ceux qui ont été forcés de fréquenter les pensionnats. Ce fut un moment fort pour toutes les personnes présentes.
Bien qu’il ne m’appartienne pas de parler des expériences ou des points de vue d’autrui, j’aimerais partager deux citations tirées des excuses du pape qui, je crois, s’avèreront utiles de se remémorer dans le cadre des efforts de réconciliation engagés au sein de notre réseau.
« Il est cependant important de faire preuve de mémoire pour éviter l’oubli, parce que l’oubli mène à l’indifférence. Et le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est l’indifférence […] le contraire de la vie, ce n’est pas la mort, c’est l’indifférence. »
Pour moi, tant sur le plan personnel qu’à titre de leader dans mon milieu de travail, c’est un rappel que nos efforts doivent d’abord viser l’atteinte d’une meilleure compréhension et connaissance. Plus nous apprenons et désapprenons, moins nous pouvons être indifférents à la suite des choses. Une fois que nos cœurs sont ouverts, nous ne pouvons plus détourner le regard ni faire preuve d’indifférence. Ce principe directeur nous rappelle que nous ne risquons pas de nous tromper si nous dirigeons avec le cœur.
Puis, en évoquant la voie à suivre, le souverain pontife a également déclaré : « Nous parlons de processus qui doivent pénétrer les cœurs. »
Ces mots parlent également de la voie sur laquelle nous nous engageons. De nombreux inconnus nous attendent au Réseau Compassion Network. Nous travaillons avec un cercle consultatif autochtone et un groupe de travail qui nous aident à planifier une retraite de réconciliation prévue pour novembre prochain. Nous espérons que ce temps privilégié offert permettra aux membres de notre réseau de se rassembler et de mieux comprendre ce qui est nécessaire d’établir dans nos vies pour aller de l’avant de manière respectueuse et inclusive. Nous voulons cocréer des espaces, des organisations et des services qui sont non seulement réconciliés, mais aussi respectueux et fiables pour toutes les personnes qui franchissent nos portes.
Nous nous demandons souvent si nous en faisons assez, si nous comprenons suffisamment bien, si nous pouvons vraiment exercer une influence positive dans nos organisations et nos communautés. Les mots prononcés par le pape François me rappellent que si nous trouvons des moyens de nous connecter, de comprendre et de ressentir profondément l’importance de ce travail, nous ne pouvons qu’avancer de façon constructive.
Ce fut un privilège de rencontrer des survivants et d’apprendre de ces personnes, et au-delà des excuses elles-mêmes, ce que j’ai ressenti profondément, c’est que nous devons avancer ensemble. Nous sommes reconnaissants à tous les membres des communautés autochtones qui ont si généreusement offert de partager leurs connaissances avec nous, de nous accompagner sur la voie de la réconciliation, et de nous permettre de trouver l’équilibre entre mener et suivre. Ce sont de véritables cadeaux, et nous les chérissons sincèrement.
En ce début de saison automnale chargée, c’est avec joie que nous réfléchissons, planifions et apprenons ensemble, afin de trouver des moyens de pénétrer le cœur de toutes les personnes avec qui nous travaillons, que nous soignons et que nous soutenons. Merci de marcher avec nous sur le chemin de la réconciliation.