Le Mot du cœur se veut un espace de réflexion. Les membres du personnel peuvent y parler des questions qui comptent pour eux, pour notre réseau et, plus important encore, pour les personnes que nous accompagnons.
Ce mois-ci, notre PDG, Daniel Lussier, nous fait part de ses réflexions sur les excuses présentées par le pape François concernant le rôle de l’Église catholique dans les pensionnats, et nous explique comment il espère que nous pourrons continuer à avancer ensemble.
Le 1er avril, le pape François a présenté ses excuses au nom de l’Église catholique pour les violences perpétrées dans les pensionnats du Canada. Plus de 150 000 enfants des Premières Nations et des peuples inuit et métis ont été arrachés à leurs familles et forcés de fréquenter ces écoles conçues pour les soustraire à leur culture et à leurs traditions. Les abus qu’ils y ont subis continuent, encore aujourd’hui, de faire souffrir des personnes autochtones de tous âges.
Si nous sommes inspirés par ce geste, nous veillons néanmoins à ce que Réseau Compassion Network poursuive ses efforts vers la réconciliation. Nous sommes conscients que ces excuses, puissantes et longtemps attendues, marquent une étape seulement du parcours qui s’ouvre devant nous.
Parmi les organisations que nous parrainons, nombreuses sont celles qui œuvrent aux côtés de membres des communautés autochtones. Nous sommes déterminés à continuer d’apprendre, de désapprendre et de croître, et ce, à tous les niveaux. Les excuses du pape François ne nous déchargent en aucune manière de nos responsabilités face au travail qu’il reste encore à faire. Peut-être peuvent-elles nous rappeler, cependant, que la réconciliation est un engagement qu’il faut renouveler chaque jour et inscrire dans notre façon même de fonctionner, dans notre organisation comme dans notre communauté.
C’est de tout cœur et avec l’esprit ouvert que nous approchons la réconciliation. Nous savons qu’il nous reste beaucoup à apprendre, et nous avons constitué un Cercle consultatif autochtone pour nous guider dans cette tâche.
Bien que nous n’en soyons encore qu’au début de notre cheminement vers la réconciliation, notre démarche s’appuie sur certains piliers essentiels. Bâtir et nourrir de bonnes relations demeure central à notre approche. Il est de notre devoir d’apprendre à devenir des alliés, à écouter et à offrir notre soutien comme on nous le demande lorsque nous sommes invités au sein d’organisations et de communautés autochtones. À cet égard, notre Cercle consultatif autochtone représente une ressource précieuse où poser nos questions et demander conseil afin d’agir toujours avec respect.

Nous soutenons par ailleurs divers projets et démarches stratégiques visant à résoudre les problèmes complexes auxquels font face les communautés autochtones. Comme plusieurs d’entre vous le savent, nous avons été invités à participer au Clan Mothers Healing Village, et c’est avec fierté que nous nous joindrons aux fondatrices lors de la cérémonie d’été pour achever le transfert des terres. Le grand terrain, qui appartenait auparavant aux Sœurs du Bon-Pasteur, près de Belair, accueillera un village fondé par des femmes autochtones pour des femmes autochtones. Ce village aura pour mission d’aider les personnes qui s’identifient comme des femmes à surmonter leur traumatisme en renouant avec leurs traditions et leur savoir ancestral.
Enfin, nous sommes en train d’organiser une retraite axée exclusivement sur la réconciliation pour les leaders de notre réseau. Ensemble, nous nous engagerons à poursuivre nos efforts, à continuer d’apprendre les uns des autres et de nos parcours respectifs, et à explorer d’autres moyens de nous entraider en cours de route.
Les membres de notre réseau sont aussi déterminés que nous à s’améliorer, à apprendre, à s’adapter. Parfois, cela signifie accepter d’être mal à l’aise tandis qu’on remet en question nos systèmes et leur conception pour mieux comprendre qui en bénéficie et, surtout, qui en pâtit. Voilà notre prochaine étape, et nous comptons sur vous pour nous aider à mettre au jour ces vérités.
Je vous souhaite une agréable lecture de cette nouvelle édition de notre bulletin.