Après une décennie a y rêver, et grâce à une subvention de 64 000 $ de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, le personnel de l’établissement de soins de santé a mis sur pied un programme de compostage qui a permis de réacheminer 4 085 kilogrammes de déchets alimentaires (ou plus de 4 tonnes) au cours du mois de septembre 2024. Ce volume ne représente qu’une partie des déchets alimentaires de l’établissement de santé et les membres du comité environnemental sont optimistes quant à leur capacité à faire plus à l’avenir.
Katie North, infirmière gestionnaire et responsable du comité environnemental, explique qu’il a fallu un travail d’équipe pour lancer les activités de compostage. « Une fois que la direction de l’hôpital a fait de la durabilité environnementale une priorité stratégique, nous savions que le moment était venu », explique-t-elle. « Nous avons pu former le comité à la mi-2024 et en septembre, le programme était lancé. »
Naturellement, la cuisine de l’hôpital a été le premier lieu à être ciblé. Carla Williams, responsable des services de restauration, explique que la courbe d’apprentissage n’a pas été trop raide. « D’autres sites de restauration dans des établissements de soins de santé à Winnipeg pratiquent déjà le compostage », explique-t-elle. « Nous travaillons en étroite collaboration avec eux, ce qui nous a permis d’apprendre de leurs expériences. Nous avons également contacté le Café Marché, le fournisseur de produits alimentaires de la cafétéria, qui s’est montré très enthousiaste à l’idée de se joindre à nous. »
L’équipe de Mme Williams est chargée de planifier et de préparer 400 à 450 repas par jour pour les patient.e.s, et le Café Marché nourrit des milliers de familles et de membres du personnel sept jours sur sept. « Une partie de notre compostage est due à une surproduction, mais la grande majorité est constituée de choses que nous n’utilisons pas », poursuit-elle. « Le Café composte des coquilles d’œuf, du marc de café et des épluchures de légumes en très grand nombre. Brett Marynuk, le directeur, et son équipe se sont engagés à fond dans ce nouveau processus qui fait vraiment la différence. »
À mesure que la nouvelle du programme de compostage à l’hôpital s’est répandu, les réactions incroyablement positives ont afflués. « Il y a un groupe de diététicien.ne.s dont les bureaux sont proches des cuisines », raconte Williams. « Ils apportent leurs restes de repas pour les ajouter aux nôtres. Des services nous ont approchés pour savoir comment obtenir un bac pour y disposer de leurs rebuts alimentaires. Des membres du personnel nous contactent pour nous proposer des idées sur la manière de financer le compostage à long terme. C’est vraiment satisfaisant de voir cette initiative prendre de l’ampleur. »
Cela dit, Mme Williams reconnaît que, bien que ce soit la bonne chose à faire pour l’environnement et que le personnel ait adhéré au projet, elle est particulièrement reconnaissante non seulement de leur volonté de participer, mais surtout de leur enthousiasme. « En réalité, le compostage demande plus de travail », admet-elle. « Il est facile de tout jeter, mais tout le monde est dévoué au projet et a appris le système. Ils ont accepté de travailler davantage parce qu’ils savent qu’ils font quelque chose de bien et qu’ils en sont fiers. Il en va de même pour le personnel du Café. C’est formidable de les voir à l’œuvre! »
Le comité a en tête de nombreux autres moyens par lesquels l’Hôpital Saint-Boniface peut réduire les déchets et mieux prendre soin de la planète. « Pensez à la fréquence à laquelle les employé.e.s de tous les secteurs de l’hôpital se lavent les mains », souligne Mme North. « Si nous pouvions composter toutes les serviettes en papier utilisées pour s’essuyer les mains, ce serait énorme. Il y a des millions de possibilités d’expandre l’initiative. Mais le plus important, c’est que le personnel soit intéressé et qu’il veuille s’impliquer. Avec le soutien de notre direction et de la Fondation, il y a de la place pour développer davantage le projet. »