La santé par la nutrition

29 mars, 2022 | Centre Youville

Food Cents, un nouveau programme du Centre Youville, aide les femmes et leurs enfants à apprendre à se nourrir plus sainement, à cuisiner et à faire l’épicerie. Si le programme vise surtout à prévenir les maladies chroniques et à réduire l’insécurité alimentaire, il contribue aussi, par la bande, à renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté.

« C’est grâce à une bourse de la Winnipeg Foundation que nous avons lancé le programme plus tôt cette année, en donnant la priorité aux parents seuls qui s’identifient comme des femmes, explique Kim Stitt, directrice du programme. Nos 12 participantes ont droit à huit à dix séances avec une diététicienne, assistent ensemble à des cours en ligne, et reçoivent une carte d’épicerie qui couvre une partie de leurs dépenses alimentaires. »

Veena Gorkoff

Diététicienne agréée au Centre Youville, Veena Gorkoff est très investie auprès des participantes et a fait partie de la petite équipe qui a élaboré le concept du programme. « Ce type d’initiative est plus important que jamais, affirme-t-elle. Surtout maintenant, avec les prix des denrées alimentaires qui explosent dans la foulée de la pandémie, le programme aide les participantes à économiser tout en leur montrant comment planifier et cuisiner des repas sains. »

L’une des nombreuses innovations du programme Food Cents réside dans la création du rôle d’« amie de la communauté alimentaire ». Shasity Kellington, formée en psychologie et en sociologie, accompagne les participantes à l’épicerie et suit leurs progrès. « J’adore ce rôle et j’aime être sur le terrain, avec les gens, explique-t-elle. Certaines participantes m’ont dit se sentir motivées quand elles me voient choisir des légumes et qu’elles m’entendent parler des plats préférés de mes enfants. Nous comblons l’écart entre les fournisseurs de soins de santé et les besoins du quotidien.

Shasity Kellington
Shasity Kellington

« L’une de nos participantes est Française, et elle est arrivée au pays récemment, poursuit Kellington. Nous faisions les courses ensemble quand elle m’a demandé ce qu’est du parmesan et comment l’apprêter. Voilà un exemple de barrière dont nous ne sommes peut-être pas tous conscients. Avoir quelqu’un à ses côtés pour la soutenir pendant cette période d’apprentissage rend ce genre d’obstacles plus facile à surmonter. »

Les participantes ont aussi commencé à tisser des liens entre elles, même si toutes les rencontres ont eu lieu en ligne jusqu’à présent. « Nous les encourageons beaucoup à partager, dit Kellington. Nous vivons dans une ville multiculturelle, et c’est bien de voir que tout le monde contribue. Le programme a donné naissance à une très belle plateforme où on peut échanger des idées, apprendre ensemble et aussi s’amuser. J’apprends quelque chose à chacune de nos rencontreset j’ai le sentiment qu’on est vraiment contentes de se voir! »

Tandis que la première édition de Food Cents est sur le point de se terminer, l’équipe du Centre Youville prévoit déjà lancer une deuxième ronde et espère que le modèle pourra être reproduit ailleurs au Manitoba. « Le programme comprend une phase importante d’évaluation, et nos étudiants en travail social ont fait des pieds et des mains pour faire passer le mot et trouver des participantes, conclut Gorkoff. Nous sommes nombreux à nous investir dans ce programme et nous croyons en ses possibilités. Nous savons bien qu’il ne mettra pas fin à l’insécurité alimentaire, mais il change vraiment la donne pour nos participantes, et cela est très encourageant. »