Karen Fowler : Les réflections d’une collectrice de fonds

28 octobre, 2022 | Hôpital Saint-Boniface, Profils

Alors que la Journée nationale de la philanthropie (le 15 novembre) approche à grands pas, nous avons discuté avec Karen Fowler, PDG de la Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface, au sujet de l’importance et de l’évolution de la philanthropie. Nous avons aussi parlé des raisons expliquant pourquoi, après 30 ans, elle aime toujours autant sa carrière.

Réseau Compassion Network (RCN) : De nombreux changements se sont produits dans le secteur de la philanthropie au fil des ans. Qu’avez-vous remarqué?

Karen Fowler (KF) : La collecte de fonds à titre de profession n’existe que depuis 50 ou 60 ans. Elle est donc encore relativement nouvelle, mais les tendances ont certainement changé au fil du temps. Il y a trente ans, il y avait beaucoup plus de donateurs qui offraient de plus petits montants. Maintenant, il y a moins de donateurs, mais des sommes plus importantes sont versées. De plus, les façons de faire des dons ont évolué. Les personnes qui peuvent verser de plus fortes sommes réfléchissent véritablement à l’impact qu’elles veulent créer avec leurs dons. Auparavant, certains donateurs cherchaient à obtenir des reçus à des fins fiscales, mais maintenant, les gens veulent faire une différence grâce à leurs dons. Les collecteurs de fonds doivent s’adapter et faciliter les liens entre les donateurs et les chercheurs, par exemple. Il est chaque fois très émouvant de constater le lien entre un don et l’impact créé. Une boucle est alors bouclée, car un don a été offert pour soutenir une cause en particulier et, soudainement, un lien personnel est aussi créé. Tout le monde travaille pour le bien commun.

RCN : Certains aspects de la philanthropie sont-ils restés constants?

KF : Beaucoup de choses n’ont pas du tout changé : la raison fondamentale qui amène les gens à soutenir un hôpital est restée la même. Quelqu’un a vu un proche recevoir des soins ou a vu sa propre vie être sauvée ou améliorée grâce aux soins reçus durant une période difficile. Voilà ce qui pousse les gens à donner. Le personnel de l’Hôpital Saint-Boniface vit chaque jour selon les valeurs de la compassion et de la bienveillance et les donateurs et donatrices tiennent à l’en remercier.

RCN : Alors que les soins de santé deviennent plus complexes et coûteux, comment les fondations hospitalières peuvent-elles avoir le plus d’impact?

Karen Fowler

KF : Nous avons beaucoup parlé de cette question avec les membres du conseil d’administration. Quel est le véritable impact de notre fondation pour l’Hôpital Saint-Boniface? Nous savons que le gouvernement provincial finance le fonctionnement de l’hôpital et qu’il s’agit de la principale source de revenus. Notre contribution est beaucoup plus modeste, mais nous savons que l’argent que nous versons améliore réellement la culture hospitalière. Si un service a besoin de matériel spécialisé, nous pouvons apporter notre aide. Nous pouvons financer des travaux de rénovation. Nous pouvons contribuer à la construction d’un nouveau service d’urgence. Dans le plan actuel pour l’aménagement du service d’urgence, il y a des salles qui seront créées uniquement grâce à des dons.1 Nous avons la capacité d’améliorer presque tous les secteurs de l’hôpital.

RCN : Vous avez travaillé pour des campagnes annuelles de financement, des dons planifiés, des événements spéciaux et des programmes de dons majeurs. Vous avez commencé votre carrière comme préposée à la saisie de données dans un hôpital pour enfants et avez monté les échelons jusqu’à votre poste de PDG. Un très grand nombre de secteurs ont besoin de collecteurs de fonds. Qu’est-ce qui vous a fait rester dans le secteur des soins de santé?

KF : C’est vraiment rassurant de voir que la philanthropie se porte bien dans notre communauté. Ce sont les histoires des personnes qui donnent à l’hôpital qui me gardent ici. Savez-vous que ce n’est pas tout le monde qui fait un don à la suite d’un événement heureux? Souvent, les dons sont versés à la mémoire d’une personne décédée, mais les gens constatent qu’il est important d’offrir leur soutien, car ils ont été témoin des gestes de compassion. Je reçois des lettres de donateurs et de donatrices qui me touchent profondément. Je deviens très émotive lorsque je pense à ce que certaines personnes et certaines familles traversent et qu’elles prennent quand même le temps de penser à l’hôpital et de faire un don. La possibilité de travailler dans un domaine qui offre la possibilité de célébrer la bienveillance des gens représente un très grand privilège.

1 La Fondation de l’Hôpital Saint-Boniface mène actuellement une campagne en vue de recueillir 10 millions de dollars pour le nouveau service d’urgence. Pour en savoir plus à ce sujet ou pour faire un don, veuillez cliquer ici.

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