Guérir grâce à la thérapie par le théâtre

29 novembre, 2024 | Centre de renouveau Aulneau

Une nouvelle forme de thérapie de groupe au Centre de renouveau Aulneau rassemble des parents à l’aide d’activités issues du monde du théâtre. La première édition d’un groupe de thérapie dramatique (Drama Therapy) pour les parents soutient six adultes et leurs familles, dans le but d’offrir aux gens de nouveaux moyens de se connecter et de trouver des ressources dans la communauté.

« Nous avions remarqué que les participant.e.s à d’autres groupes manifestaient le désir de se réunir en un seul groupe d’une manière qui leur donne plus d’espace pour traiter et se soutenir mutuellement », explique Csilla Przibislawsky, superviseure clinique du Centre de renouveau Aulneau. « Après en avoir discuté, nous avons pensé que la thérapie par le théâtre pourrait convenir. Cela donne aux parents la possibilité d’explorer leurs expériences dans un espace sûr et contenu, et les aide à acquérir de nouvelles connaissances sur les défis qu’ils rencontrent avec leurs enfants. »

Leah Bochert

Leah Bochert, thérapeute spécialisée en thérapie dramatique, dirige le programme, qui dure huit semaines. « Il faut beaucoup s’asseoir et parler, et au début du programme, nous apprenons à nous connaître et à établir un climat de confiance », explique-t-elle. « J’arrive avec des idées et un plan flexible de ce dont nous pourrions parler, mais tout est adaptable en fonction de ce qui se passe dans la conversation. Il peut s’agir d’un jeu de rôle ou d’un récit narratif. L’idée est de découvrir des perspectives auxquelles nous n’avions pas pensé auparavant. »

Pourquoi la thérapie par le théâtre a-t-elle été choisie pour les parents en particulier ? « Nous parlons du concept d’incarnation », poursuit M. Przibislawsky. « Parfois, nous pouvons parler de ce que nous pensons savoir, mais notre corps renferme beaucoup de choses que nous n’avons pas encore pu assimiler. Leah écoute le groupe et suggère des moyens de l’aider à explorer ses sentiments par le biais de différentes activités, que le groupe accepte, bien entendu. Ces activités nous aident à ressentir nos expériences. »

Bochert est très claire quant à la réussite d’une séance de groupe. « Lorsque je vois les participant.e.s faire preuve de plus d’autocompassion, je sais que nous faisons quelque chose de bien », dit-elle. « La thérapie dramatique fonctionne parce que nous explorons nos expériences parfois difficiles et résolvons des conflits, mais elle est beaucoup moins menaçante parce que nous nous amusons ensemble. Nous jouons des rôles et nous rions, mais les vrais sentiments ressortent. »

Le programme de thérapie par le théâtre a été financé par une subvention de la Winnipeg Foundation, que le Centre de renouveau Aulneau utilise pour prouver l’efficacité de cette approche. « C’est une forme de thérapie qui suscite de plus en plus d’intérêt », explique Mme Przibislawsky. « Nous avons été contactés par deux des chercheurs les plus respectés dans le domaine de la dramathérapie, qui souhaitent s’associer à nous. Nous sommes impatients de voir si nous pouvons développer ce programme et aider davantage de familles. »

Csilla Przibislawsky

Le personnel et les clinicien.ne.s d’Aulneau sont fier.ère.s de trouver de nouvelles façons de soutenir leurs client.e.s et leur communauté. « C’est notre rôle de reconnaître les besoins et d’y répondre », explique M. Przibislawsky. « Nous voulons savoir ce dont les gens ont besoin. Y a-t-il des besoins qui n’ont pas encore été pris en compte ? Nous voulons connaître l’avis de la communauté afin de pouvoir lui apporter notre soutien. »

Bochert et Przibislawsky s’accordent à dire que le meilleur aspect d’un programme de groupe est le sentiment d’appartenance qu’il procure. « Nous voulons que chaque personne quitte la séance en sachant qu’elle n’est pas la seule à se débattre dans ces situations », conclut M. Przibislawsky. « C’est l’une des choses les plus importantes que nous pouvons apprendre les uns des autres : nous ne sommes pas les seuls à nous sentir confus, à être bloqués par une émotion, à vouloir être les meilleurs parents possibles. Nous ne sommes pas obligés de faire face et de trouver des solutions seuls. »