En marchant aux côtés des Clan Mothers, 2e partie

27 janvier, 2022 | Initiatives et projets

Le présent article fait partie d’une série d’articles qui racontent l’histoire du Clan Mothers Healing Village. Cliquez ici pour lire la 1re partie.

C’est cet été, sur les rives du lac Winnipeg près de Belair, que le Clan Mothers Healing Village commencera à prendre forme. Ce sera endroit où les femmes autochtones pourront guérir et renouer avec leurs traditions et leur culture, dans le but de retirer les multiples couches de traumatismes auxquels bon nombre d’entre elles sont confrontées quotidiennement.

L’aînée Mae Louise Campbell, l’une des fondatrices des Clan Mothers, juge que la clé d’une vie meilleure pour les femmes autochtones et leurs communautés est d’aider ces femmes à découvrir leur pouvoir et leur force intérieure. « D’après nos enseignements, le pouvoir se trouve en nous, explique-t-elle. Jadis, nos femmes marchaient sur la terre en jupe, et le pouvoir de la Terre mère remontait du sol, dans nos entrailles et nos esprits. »

« Nous allons rappeler ces enseignements puissants aux femmes, poursuit l’aînée à la voix douce. Nous voyons à l’heure actuelle un mouvement où leurs esprits nous appellent, nous disent “Plus jamais. Plus d’abus.” Nous devons trouver comment les aider à guérir. »

L’aînée Campbell reconnaît que la guérison doit se faire sur les plans spirituel et émotionnel, mais également sur le plan pratique. « Nous formerons un lieu d’enseignement, affirme-t-elle. Nous allons faire venir nos femmes ici et nous nous attendrons à ce qu’elles s’impliquent. Elles sont ici chez elles et doivent donc aider. » L’objectif consiste à aider les femmes dans tous les domaines auxquels elles s’intéressent; qu’il s’agisse d’apprendre à cuisiner, d’en connaître davantage sur les remèdes traditionnels, de construire des structures pour le village ou de confectionner des vêtements.

Les avantages de ce plan sont doubles. « Ce sont elles qui vont bâtir le village, ensemble, soutient l’aînée Campbell. Ce sera une période bien occupée, avec toutes sortes de choses qui se passent en même temps. C’est ce qui nous rendra autonomes et qui fera en sorte que nous n’aurons pas à demander de l’argent au gouvernement. Nous avons besoin de l’argent et du soutien pour construire le village et nous lancer, mais nous savons que nous pourrons préserver le village de façon autonome. »

C’est là que le Réseau Compassion Network a été invité à intervenir. Le PDG, Daniel Lussier, participait à la même conférence que l’aînée Campbell au moment où elle a eu pour la première fois la vision de ce que pourrait être le Clan Mothers Healing Village. Quelque temps plus tard, après de nombreuses sueries et après avoir consulté d’autres aînées pour préciser ce que pourrait devenir le village, l’aînée Campbell a appelé M. Lussier.

« Elle m’a dit : “Dan, nous avons une idée qui pourrait faire partie de la solution, aimerais-tu te joindre à nous?”, affirme M. Lussier. Je lui ai demandé ce que nous pouvions faire pour aider. Elles avaient trouvé un terrain et en avaient fait l’acquisition, mais on leur avait refusé les changements de zonage nécessaires. Semble-t-il que la communauté ne voulait pas les accueillir. »

À ce moment, le Réseau Compassion Network disposait d’un terrain à Belair, lequel appartenait autrefois aux Sœurs du Bon-Pasteur et n’avait pas été affecté à un usage en particulier.

« En écoutant leur plan, j’ai fait des parallèles entre nos sœurs fondatrices et ce que ces femmes tentaient de réaliser, poursuit M. Lussier. Comme la restitution des terres constitue l’un des principes de la réconciliation, il nous apparaissait évident que c’était la chose à faire. »

Le terrain, qui comprend 130 acres de forêt et un accès au bord du lac, a été offert aux Clan Mothers et accepté. « À mes yeux, c’est la meilleure utilisation possible du terrain, estime M. Lussier. Lorsqu’il est question de réconciliation, nous faisons de notre mieux pour écouter et apprendre, et pour aider lorsqu’on nous le demande. Il y a quelque chose de profondément significatif dans ce transfert; des terres qui appartenaient à des femmes religieuses sont remises à des femmes autochtones afin qu’elles prennent soin des leurs. Le temps est venu pour les femmes de prendre leur place en tant que leaders, et nous sommes honorés de pouvoir marcher à leurs côtés. »

Ne manquez pas le dernier article, qui paraîtra en février et portera sur la vision de l’aînée Mae Louise pour la guérison des peuples autochtones, et l’importance de la collaboration.

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