Drissia Jamaa prend l’amusement très au sérieux! À titre de coordonnatrice des loisirs à la Villa Aulneau, elle est toujours en quête de nouvelles façons de faire participer les personnes âgées qui vivent dans ce complexe de vie autonome. « Mon esprit n’arrête jamais », admet-elle. « On ne peut pas plaire à tout le monde tout le temps, mais si vous me demandez ce qu’une résidente aime pour le souper, je peux vous le dire, même si je ne peux pas garantir que nous pourrons toujours lui servir ce plat. Si on veut satisfaire tout le monde, on commence par écouter. Et ensuite, on planifie! »
Mme Jamaa travaille à la Villa Aulneau depuis plus de onze ans. Auparavant, elle a travaillé avec les Sœurs Oblates et Grises pendant plusieurs années. Bon nombre de ces mêmes sœurs vivent maintenant sur le site de 3,5 acres niché entre les arbres feuillus de Saint-Boniface. « Je peux dire que j’ai vraiment grandi avec les sœurs », affirme-t-elle. « Elles sont véritablement ma seconde famille. C’est pour moi un honneur de pouvoir les servir, à présent qu’elles sont dans cette phase de leur existence. »
Le rôle d’une coordonnatrice de loisirs s’adapte aux besoins des personnes pour qui elle planifie des activités. Pour Drissia, l’exploration et l’expérimentation sont les clés de la création de programmes de loisirs qui améliorent vraiment la vie des personnes habitant à la Villa Aulneau. « Parfois, nous faisons des sorties, ou nous accomplissons ensemble des activités caritatives », précise-t-elle. « Et après chaque activité, je demande aux participant(e)s ce qui leur a plu. Cela me permet de rester constamment à l’affût de nouvelles activités à leur proposer. »
Même si les activités peuvent changer d’un mois à l’autre, Mme Jamaa a découvert certains principes qui orientent son travail. « Assurer une présence dans la collectivité est important », souligne-t-elle. « Que ce soit en interagissant avec des écoliers, en tricotant des couvertures pour les gens dans le besoin, ou en préparant des collations pour un groupe communautaire… nous savons qu’il est vital de rester intégré au monde qui nous entoure et de continuer à donner. Nos personnes âgées ont tellement de connaissances et de dons à partager. »
Drissia s’inspire également de ses propres espérances concernant son avenir. « Je me vois dans ce travail. Quand ce sera mon tour d’être soignée, est-ce que je serai respectée? Comment serai-je traitée? Qu’est-ce que j’aimerais faire? J’essaie de me mettre à la place des personnes qui vivent ici, car un jour, j’en ferai partie. »
La coordonnatrice de loisirs apprécie par-dessus tout le lien qu’elle a établi avec les résidentes et les résidents. « Nous avons des médecins, des pharmaciens et toutes sortes de services ici, mais ce que nous faisons de plus important, c’est d’écouter », explique-t-elle. « C’est plus que de faire des activités… Il s’agit d’être là pour les autres et d’apprendre à les connaître. Il y a des résidents que j’appelle matin et soir, seulement pour dire bonjour et prendre des nouvelles. Ce type d’interaction compte vraiment pour nous en tant qu’humains. »
Pour une personne dotée d’une énergie, d’un enthousiasme et d’une créativité sans bornes, Mme Jamaa pourrait mettre ses compétences à profit n’importe où, mais elle sait qu’elle a trouvé sa vocation. « Les personnes âgées ont travaillé dur toute leur vie pour créer le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, et c’est une façon pour moi de les remercier », conclut-elle. « Bien sûr, je travaille pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille, mais c’est aussi une façon pour moi de redonner un peu de ce que j’ai reçu. Je suis tellement heureuse de faire ce travail, d’apprendre constamment, de mettre de nouvelles idées à l’épreuve, et de faire connaissance avec tant de personnes remarquables. Quel cadeau de la vie! »