Il y a vingt-cinq ans, Aurèle Foidart a quitté une carrière dans le secteur bancaire pour accompagner les sœurs grises dans l’évolution des besoins de leur congrégation vieillissante. Ce qui a commencé comme un rôle pour les aider à planifier leur résidence sur la rue Despins, à Saint-Boniface, s’est transformé en une fonction de gestionnaire de projet, puis un mandat de directeur général. M. Foidart fête un quart de siècle à la tête d’une organisation à but non lucratif qui offre aujourd’hui près de 300 suites d’espaces de vie autonomes et avec assistance pour les personnes âgées, dont de nombreuses sœurs !
« Il y a tellement de choses que j’aime dans ce travail », confie M. Foidart. « Lorsque je participe à des réunions avec les sœurs, je ressens vraiment le lien qui les unit les unes aux autres, à leur mission, et à la communauté. La façon dont elles prennent des décisions et envisagent les options est vraiment spéciale. Quitter le secteur bancaire n’a pas été une décision facile à prendre, mais je suis content de l’avoir fait !
Les sœurs grises possédaient et exploitaient l’immeuble de la rue Despins, mais au début des années 2000, elles se sont rendu compte qu’elles devaient procéder à des changements pour assurer la continuité de sa viabilité financière. Ainsi, la Résidence Despins est née. La décision a été prise de convertir l’immeuble en résidence de vie avec services d’assistance, ce qui permettait aux sœurs d’avoir toujours un endroit où vivre et être soignées, au besoin, mais aussi d’offrir un nouveau foyer à d’autres membres de la communauté. Au fil du temps, la Villa Aulneau, un autre bâtiment situé à Saint-Boniface, a été ajoutée au portfolio. Bien connus et respectés dans leur domaine, Aurèle et son équipe ont été approchés et sont maintenant en pourparlers pour prendre en charge un autre complexe immobilier d’aide à la vie autonome confessionnel à Winnipeg.

Au fur et à mesure que ses responsabilités se sont accrues, M. Foidart a fait de son mieux pour trouver un équilibre entre le travail, la vie, les relations et les rôles. « En tant que directeur exécutif, dois-je me rendre dans la chambre de quelqu’un pour réparer sa télévision ? « Probablement pas, mais c’est pourtant ce que je fais. Je veux rester en contact avec les personnes que nous servons. Si je ferme ma porte et que je me concentre sur les chiffres, je perdrai ce lien. »
Il pense avoir trouvé le bon équilibre en partie grâce au soutien des sœurs. « Parfois, j’arrive un peu plus tôt ou je reste un peu plus tard, juste pour conclure quelques affaires », admet M. Foidart. « Souvent, j’entends quelqu’un s’éclaircir la gorge dans le cadre de ma porte… Je lève les yeux de mon écran, et une sœur se tient dans l’embrasure de ma porte, me demandant si je sais qu’il est 17h30. Je comprends bien le message à ce moment-là !
En 25 ans, d’autres congrégations ont emménagé dans les résidences gérées par M. Foidart et son équipe. En avril 2024, environ 30 % des résidents étaient des femmes religieuses. « Il y a une congrégation dans l’immeuble qui est très soucieuse de l’environnement », explique-t-il. « Lorsque ces sœurs ont appris que j’avais installé des panneaux solaires sur ma maison, elles ont été ravies. Elles ont posé beaucoup de questions et m’ont dit que leur prochain véhicule serait un véhicule électrique. Chaque congrégation a un objectif différent, et j’ai l’occasion d’en voir certains aspects tous les jours. »
Lorsqu’on lui demande en quoi le fait de travailler avec les sœurs a changé sa vie, M. Foidart réfléchit un instant avant de prendre la parole. « Vous savez, je n’ai pas pleuré aux funérailles de mes parents », dit-il, un peu penaud. « J’étais très triste, mais je n’ai pas pleuré. Lorsque nous avons ouvert les portes de la Villa Aulneau, et que nous avons fait une inauguration avec les sœurs, j’ai été très ému pendant mon discours. Cela fait réfléchir, n’est-ce pas ? Cela m’a permis de réaliser à quel point ce travail est important pour moi. Je fais de mon mieux pour donner le meilleur de moi-même. »
Comme on pouvait s’y attendre, M. Foidart a tenu à remercier les sœurs pour tout le soutien qu’elles lui ont apporté et à les féliciter pour leur travail de planification. « Nous avons créé quelque chose de vraiment merveilleux ensemble, et je félicite sincèrement les sœurs d’avoir eu la clairvoyance de savoir qu’elles devaient faire un changement. Ce sont des femmes vraiment incroyables. »