Cette année, ma famille et moi avons connu un hiver difficile. Avec l’arrivée du froid, et en l’espace d’un mois et demi, j’ai perdu deux personnes qui m’étaient très chères.
À la fin du mois de novembre, ma belle-mère, Louise Clark, est décédée après 16 mois de lutte contre le cancer. Au cours des derniers mois, elle a été soignée au centre de santé Riverview et, bien que ma femme Aileen ait été plus présente pour les rendez-vous et autres soutiens, j’ai certainement passé beaucoup de temps à lui rendre visite et à vivre avec elle son parcours en soins palliatifs.
J’ai été frappé par plusieurs choses et ce que je peux dire, c’est que nous, au Réseau Compassion Network, n’avons certainement pas le monopole des soins compatissants. La façon dont elle a été traitée, la façon dont nous avons tous été traités, n’est rien de moins qu’extraordinaire. J’ai toujours compris qu’il fallait être une personne spéciale pour travailler dans le domaine des soins palliatifs, mais en être témoin, c’était quelque chose de vraiment spécial. Les infirmier.ère.s, les aides-soignant.e.s et, en fait, beaucoup de différents membres de personnel œuvrant dans cet environnement ont prié avec nous, ont pleuré avec nous, étaient vraiment avec nous tout au long de notre expérience.
Après le décès de Louise, j’ai revécu cette expérience un mois et demi plus tard, lorsque mon père Gerald (Gerry) Dorge est décédé à Riverview, lui aussi d’un cancer. Son parcours a été un peu plus court ; il a été diagnostiqué en septembre 2024 et est décédé le 13 janvier 2025.
Comme sa maladie a progressé très rapidement, je n’ai rencontré son oncologue qu’une seule fois, et le seul traitement tenté ne s’est pas bien déroulé. Papa s’est retrouvé au Health Sciences Centre pendant environ un mois. Il manquait d’oxygène et nous savions qu’il était en mauvaise posture. Nous savions aussi qu’il fallait le ramener à la maison pour qu’il ait la possibilité de recevoir des soins palliatifs. Nous avons fait de notre mieux pour cela et pour qu’il soit le plus à l’aise possible durant ce temps. Il est sorti de l’hôpital juste après le Nouvel An, et nous avons pensé qu’il pourrait peut-être rester à la maison avec un peu plus de soutien au quotidien. Même avec les services de soins à domicile quatre fois par jour, c’était trop pour ma mère. Il est rentré de l’hôpital un jeudi et, le mercredi suivant, il a été admis à Riverview. Il est décédé le lundi d’après. Tout a été très rapide.
Mais encore une fois… ces infirmiers.ère.s. Il y en a une en particulier que je considère comme un ange. On ne peut pas croire qu’il y ait des gens comme ça dans le monde, qui donnent et soignent si librement, jour après jour, à des inconnus de surcroît. Quand je pense qu’ils travaillent tous les jours dans ces environnements et qu’ils sont toujours capables de trouver la compassion, la patience et l’attention profonde pour chaque patient et ses proches, j’en suis ébahi et ému.
Lorsque je réfléchis à ces deux expériences, les contacts que j’ai eus avec le système de santé ont été très positifs. En particulier avec mon père, car j’étais plus proche des détails de son plan de soins. Tout le monde a été si minutieux, si attentionné et a répondu à toutes ses questions. Je n’ai que de bonnes choses à dire, en particulier sur les personnes qui travaillent dans le domaine des soins palliatifs ; elles font preuve d’un incroyable niveau d’humanité.
J’ai également eu le temps de réfléchir au soutien que j’ai reçu dans mon milieu de travail. J’ai dû me rendre à de nombreux rendez-vous et j’ai essayé de me rendre à l’hôpital tous les jours pour visiter mon père. Mon travail en a probablement souffert, c’est même presque certain, mais on ne m’a jamais fait sentir que c’était un problème.
J’ai été très touché par l’élan de soutien qui s’est manifesté après leur décès. Oui, l’équipe immédiate du Réseau Compassion Network était là, avec ses mots gentils, ses étreintes et sa présence encourageante. Mais il y avait aussi le réseau en général : J’ai reçu des messages de membres de notre conseil d’administration, d’autres conseils d’administration, de directions générales et d’autres leaders. J’ai reçu des messages de personnes auxquelles je ne me serais jamais attendue : des personnes qui ont connu mon père il y a des années, et même sœur Aurore des Sœurs Grises m’a contactée… C’était vraiment réconfortant de savoir que j’étais soutenu par tant de personnes.
Cela prouve que les valeurs dont nous parlons et que nous essayons de vivre sont réelles. Ce ne sont pas que des mots sur une affiche. En fin de compte, nous faisons partie d’un réseau très attentif et compatissant, et nos systèmes de soins de santé sont remplis de personnes appelées à nous accompagner dans les moments difficiles. Je suis très reconnaissant à tous ceux et celles qui m’ont soutenu, et rempli de gratitude d’avoir la chance de travailler avec des gens aussi bons et gentils.
– Stéphane Dorge