Lorsque Nicole Nadeau-Fréchette a appris qu’elle avait reçu le prix Maike Zinabou de la Société Huntington du Canada, elle s’est sentie un peu mal à l’aise face à toute cette attention, jusqu’à ce qu’elle décide de partager ce prix avec tous ses collègues de l’unité de soins complexes d’Actionmarguerite Saint-Boniface. Mme Nadeau-Fréchette, travailleuse sociale, a été récompensée pour ses réalisations et ses efforts exceptionnels en matière de défense des droits, mais elle affirme que c’est la confiance qu’elle accorde à l’équipe d’Actionmarguerite qui rend tout ce qu’elle accomplit possible.
Le prix Maike Zinabou, décerné une fois par an, récompense un.e professionnel.le qui s’est distingué.e par ses réalisations exceptionnelles et son engagement en faveur des patient.e.s atteints de la maladie de Huntington et de leurs familles.
« La maladie de Huntington peut être très complexe à gérer et nécessite beaucoup de soutien », explique Mme Nadeau-Fréchette. « Il s’agit d’une maladie génétique que certains décrivent comme une combinaison de la SLA, de la maladie d’Alzheimer et de la maladie de Parkinson. Elle touche tous les systèmes de l’organisme, et il peut être très difficile pour les familles de répondre à tous ces besoins. C’est pourquoi certaines personnes doivent être placées dans un établissement de soins de longue durée. »
C’est là que commence le travail de Mme Nadeau-Fréchette. Elle est le premier contact avec de nombreuses familles et elle est consciente de l’importance de cette première impression. « Les gens veulent en savoir plus sur les soins et les services, mais surtout, ils veulent savoir que nous prendrons soin de leur proche. Ils veulent être rassurés sur le fait que nous considérons chaque personne comme un être humain unique et important, au-delà de son état de santé et de son handicap. C’est ce qui compte vraiment. »
L’unité de soins complexes d’Actionmarguerite Saint-Boniface fournit des soins à des dizaines de personnes de moins de 65 ans qui ont besoin de soins personnels et médicaux, souvent liés à des maladies et des affections telles que la sclérose en plaques, la maladie de Huntington, les accidents vasculaires cérébraux ou les lésions cérébrales. « Notre équipe a la sincère intention d’accompagner nos résident.e.s et d’apprendre à les connaître », poursuit la travailleuse sociale. « Nos résident.e.s et leurs familles veulent voir si nous sourions et si nous nous soucions bien d’eux et d’elles.
Connaissons-nous leurs goûts et leurs aversions? Les traitons-nous comme des individus? Je ne pourrais tout simplement pas offrir cette assurance et ce soutien aux familles sans le personnel de l’unité qui fait tout son possible pour prendre soin de nos résident.e.s avec tant de compétence et de compassion. »
Si les soins médicaux et personnels prodigués aux personnes atteintes de maladies complexes constituent une partie importante des soins de longue durée, le personnel, les résident.e.s et les familles traversent également différentes étapes du deuil et de la perte. Il est important que la communauté d’Actionmarguerite soit présente auprès de ceux et celles qui vivent des émotions difficiles.
« De nombreux.euses résident.e.s viennent à Actionmarguerite et voient leur maladie progresser. Nous les voyons passer de la marche à l’utilisation d’un fauteuil roulant pour se déplacer, par exemple », explique Mme Nadeau-Fréchette. « Ces transitions peuvent être difficiles, mais les résident.e.s et leurs familles ne sont vraiment pas seuls. Une équipe de personnes est là pour les accompagner, les aider et les soutenir dans leur deuil. Nous ressentons nous aussi ce deuil, et il n’y a pas de plus grand privilège et honneur pour nous que de les accompagner dans leur parcours. »
Nadeau-Fréchette travaille avec Actionmarguerite depuis plus de 20 ans et elle est reconnaissante et inspirée par l’équipe avec laquelle elle partage ce prix. « Le plus beau cadeau dans un milieu de soins, c’est d’avoir des gens qui travaillent avec leur cœur », conclut-elle. « Quand les gens sont sincères et gentils… on ne peut pas toujours l’enseigner, mais on peut le ressentir. L’objectif et l’espoir sont d’être entouré d’une équipe qui partage les mêmes convictions. C’est le cas de l’équipe de l’unité de soins complexes, et même si j’ai un rôle à jouer ici, cela ne fonctionnerait pas sans le soutien et le travail acharné de tous les membres du personnel de cet établissement, qu’il s’agisse des infirmiers.ères, des aides-soignant.e.s, du personnel de rééducation, des diététicien.ne.s, des gestionnaires ou des agent.e.s d’entretien. »
