Gladys Hrabi, ancienne travailleuse sociale et directrice générale de l’Association confessionnelle de la santé du Manitoba depuis 2024, estime que la santé spirituelle est un pilier essentiel des soins de santé et des services sociaux. « Lorsque nous parlons de soins holistiques, nous parlons en réalité de santé spirituelle », explique-t-elle. « Nous avons tous soif de sens, d’objectif, de connexion et de dépasser les limites ordinaires, et lorsque les choses sont difficiles, cette soif ne fait que croître. »
La Semaine de sensibilisation à la santé spirituelle, qui s’est déroulée du 20 au 26 octobre, est l’occasion de célébrer et de mettre en avant les moyens importants que nous utilisons pour honorer les personnes dont nous nous occupons dans nos organisations. « La santé spirituelle peut prendre différentes formes », poursuit Mme Hrabi. « Pour certains, c’est une expression de la foi, mais pour d’autres, cela peut être l’art, leur communauté ou leur famille. Il est important de trouver un sens à sa vie, et tout ce qui permet d’y parvenir contribue à notre santé spirituelle. »

Elle estime qu’à l’époque moderne, à mesure que les traditions religieuses évoluent, le besoin de soins spirituels est plus grand que jamais. « Des études montrent que 37 % des gens se disent aujourd’hui spirituels mais non religieux », explique Mme Hrabi. « Il existe donc de nombreuses façons de prendre soin de la personne dans son ensemble, qu’il s’agisse de la nature, des arts visuels ou de la musique. »
En fait, l’un des exemples préférés de Mme Hrabi en matière de santé spirituelle est l’utilisation de la musique dans les établissements de soins de longue durée. « Pour les personnes atteintes de démence ou de troubles cognitifs, la musique leur parle d’une manière que d’autres modalités ne peuvent pas égaler », poursuit-elle. « Si cela permet à quelqu’un d’exprimer un sens, un but et de la joie, alors cela a de l’importance. »
La santé spirituelle n’est pas strictement réservée aux patients ; Mme Hrabi explique que dans les environnements de soins complexes, les membres du personnel ont également besoin de soutien. « Ils souffrent d’épuisement professionnel et de détresse morale, car ils sont confrontés à des situations ardues et doivent prendre des décisions difficiles », dit-elle. « Ils peuvent se demander s’ils ont choisi la bonne carrière, ou s’ils ont les compétences nécessaires pour faire face aux situations compliquées. Eux aussi ont besoin de soutien. Cela nous rappelle que nous sommes tous des prestataires de soins de santé spirituelle. Nous ne sommes pas seulement là pour soigner les gens dans le domaine de la santé, nous sommes là pour les guérir. Nous pouvons donc tous être cela les uns pour les autres. Nous pouvons offrir un espace où ils peuvent trouver de l’espoir et un sens à leur vie. »
La Semaine de sensibilisation à la santé spirituelle met en évidence l’importance d’améliorer les soins dans tout le pays. « Il ne s’agit pas d’un supplément, d’un ajout « agréable à avoir » aux soins de santé », confirme Mme Hrabi. « C’est une nécessité. Cela doit être intégré dans tous les aspects de nos systèmes de santé si nous voulons être en mesure de fournir et de recevoir des soins centrés sur la personne. Et les données confirment que les résultats pour les patients s’améliorent lorsque leur santé spirituelle est prise en compte. »
Les porte-paroles des services de santé spirituelle ont également choisi cette semaine pour mettre en avant les moyens par lesquels la professionnalisation peut soutenir les soins prodigués avec compassion. « Nous pouvons bien sûr consulter un médecin pour tout problème général, mais si nous avons des problèmes cardiaques, nous irons voir un cardiologue », explique M. Hrabi. « Si nous avons besoin de soins particuliers pour notre esprit parce que nous sommes confrontés à un problème de santé, pourquoi ne ferions-nous pas appel à quelqu’un qui a été spécialement formé pour aider avec cela ? Nous devons fournir aux praticien.ne.s les outils nécessaires pour pouvoir accompagner les personnes en détresse ou qui perdent espoir. C’est un domaine tellement important qu’il mérite d’être mis en avant-plan tout au long de l’année. »
 
					